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法語小說閱讀:小東西下篇(15)

掌握這些知識,攻克TestDaF5級

來源:網(wǎng)絡(luò) 2021-01-27 01:52 編輯: 歐風網(wǎng)校 247

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摘要: 法語小說閱讀:小東西下篇(15)

DEUXIEME PARTIE 續(xù)篇



Chapitre XV 第十五章 ……

LECTEUR, Si tu as Un esprit fort, Si tes rêves te font sourire, si tu n'as jamais eu le coeur mordu - mordu jusqu'à crier - par le pressentiment des choses futures, si tu es un homme positif, une de ces têtes de fer que la réalité seule impressionne et qui ne laissent pas tra ner un grain de superstition dans leurs cerveaux, si tu ne veux en aucun cas croire au surnaturel, admettre l'inexplicable, n'achève pas de lire ces mémoires. Ce qui me reste à dire en ces derniers chapitres est vrai comme la vérité éternelle ; mais tu ne le croiras pas.

C'était le 4 décembre...

Je revenais de l'institution Ouly encore plus vite que d'ordinaire. Le matin, j'avais laissé Jacques à la maison, se plaignant d'une grande fatigue, et je languissais d'avoir de ses nouvelles. En traversant le jardin, je me jetai dans les jambes de M. Pilois, debout près du figuier, et causant à voix basse avec un gros personnage court et pattu, qui paraissait avoir beaucoup de peine à boutonner ses gants.

Je voulais m'excuser et passer outre, mais l'h telier me retint :

“ Un mot, monsieur Daniel ! ” Puis, se tournant vers l'autre, il ajouta :

“ C'est le jeune homme en question. Je crois que vous feriez bien de le prévenir... ” Je m'arrêtai fort intrigué. De quoi ce gros bonhomme voulait-il me prévenir ? Que ses gants étaient beaucoup trop étroits pour ses pattes ? Je le voyais bien, parbleu !...

Il y eut un moment de silence et de gêne. M. Pilois, le nez en l'air, regardait dans son figuier comme pour y chercher les figues qui n'y étaient pas. L'homme aux gants tirait toujours sur ses boutonnières... A la fin, pourtant, il se décida à parler ; mais sans lacher son bouton, n'ayez pas peur.

“ Monsieur, me dit-il, je suis depuis vingt ans médecin de l'h tel Pilois, et j'ose affirmer... ” Je ne le laissai pas achever sa phrase. Ce mot de médecin m'avait tout appris. “ Vous venez pour mon frère, lui demandai-je en tremblant... Il est bien malade, n'est-ce pas ? ” Je ne crois pas que ce médecin f t un méchant homme, mais, à ce moment-là, c'étaient ses gants surtout qui le préoccupaient, et sans songer qu'il parlait à l'enfant de Jacques, sans essayer d'amortir le coup, il me répondit brutalement: “ S'il est malade ! je crois bien... Il ne passera pas la nuit. ” Ce fut bien assené, je vous en réponds. La maison, le jardin, M. Pilois, le médecin, je vis tout tourner.

Je fus obligé de m'appuyer contre le figuier. Il avait le poignet rude, le docteur de l'h tel Pilois!... Du reste, il ne s'aper ut de rien et continua avec le plus grand calme, sans cesser de boutonner ses gants:

“ C'est un cas foudroyant de phtisie galopante... Il n'y a rien à faire, du moins rien de sérieux... D'ailleurs on m'a prévenu beaucoup trop tard; comme toujours.

- Ce n'est pas ma faute, docteur - fit le bon M. Pilois qui persistait à chercher des figues avec la plus grande attention, un moyen comme un autre de cacher ses larmes -, ce n'est pas ma faute. Je savais depuis longtemps qu'il était malade, ce pauvre M. Eyssette, et je lui ai souvent conseillé de faire venir quelqu'un ; mais il ne voulait jamais. Bien s r qu'il avait peur d'effrayer son frère... C'était si uni, voyez-vous ! ces enfants là ! ” Un sanglot désespéré me jaillit du fond des entrailles.

“ Allons ! mon gar on, du courage ! me dit l'homme aux gants d'un air de bonté... Qui sait ? la science a prononcé son dernier mot, mais la nature pas encore...

Je reviendrai demain matin. ” Là-dessus, il fit une pirouette et s'éloigna avec un soupir de satisfaction ; il venait d'en boutonner un !

Je restai encore un moment dehors, pour essuyer mes yeux et me calmer un peu ; puis, faisant appel à tout mon courage, j'entrai dans notre chambre d'un air délibéré.

Ce que je vis, en ouvrant la porte, me terrifia.

Jacques, pour me laisser le lit, sans doute, s'était fait mettre un matelas sur le canapé, et c'est. là que je le trouvai, pale, horriblement pale, tout à fait semblable au Jacques de mon rêve.

Ma première idée fut de me jeter sur lui, de le prendre dans mes bras et de le porter sur son lit, n'importe où, mais de l'enlever de là, mon Dieu, de l'enlever de là. Puis, tout de suite, je fis cette réflexion : “ Tu ne pourras pas, il est trop grand ! ” Et alors, ayant vu ma mère Jacques étendu sans rémission à cette place où le rêve avait dit qu'il devait mourir, mon courage m'abandonna ; ce masque de gaieté contrainte, qu'on se colle au visage pour rassurer les moribonds, ne put pas tenir sur mes joues, et je vins tomber à genoux près du canapé, en versant un torrent de larmes.

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