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法語(yǔ)小說(shuō)閱讀:小東西上篇(3)

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來(lái)源:網(wǎng)絡(luò) 2020-12-16 23:36 編輯: 歐風(fēng)網(wǎng)校 305

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摘要: 法語(yǔ)小說(shuō)閱讀:小東西上篇(3)

PREMIERE PARTIE 上篇



Chapitre III IL EST MORT! PRIEZ POUR LUI! 第三章 他死了!為他祈禱吧!

C'éTAIT UN LUNDI DU MOIS DE JUILLET.

Ce jour-là, en sortant du collège, je m'étais laissé entra ner à faire une partie de barres, et lorsque je me décidai à rentrer à la maison, il était beaucoup plus tard que je n'aurais voulu. De la place des Terreaux à la rue Lanterne, je courus sans m'arrêter, mes livres à la ceinture, ma casquette entre les dents.

Toutefois, comme j'avais une peur effroyable de mon père, je repris haleine une minute dans l'escalier, juste le temps d'inventer une histoire pour expliquer mon retard. Sur quoi, je sonnai bravement.

Ce fut M. Eyssette lui-même qui vint m'ouvrir.

“ Comme tu viens tard!” me dit-il. Je commen ais à débiter mon mensonge en tremblant ; mais le cher homme ne me laissa pas achever et, m'attirant sur sa poitrine, il m'embrassa longuement et silencieusement.

Moi qui m'attendais pour le moins à une verte semonce, cet accueil me surprit. Ma première idée fut que nous avions le curé de Saint-Nizier à d ner ; je savais par expérience qu'on ne nous grondait jamais ces jours-là. Mais en entrant dans la salle à manger, je vis tout de suite que je m'étais trompé.

Il n'y avait que deux couverts sur la table, celui de mon père et le mien. “ Et ma mère ? Et Jacques ? ” demandai-je, étonné.

M. Eyssette me répondit d'une voix douce qui ne lui était pas habituelle.

“ Ta mère et Jacques sont partis, Daniel ; ton frère l'abbé est bien malade. ” Puis, voyant que j'étais devenu tout pale, il ajouta presque gaiement pour me rassurer:

“Quand je dis bien malade, c'est une fa on de parler : on nous a écrit que l'abbé était au lit ; tu connais ta mère, elle a voulu partir et je lui ai donné Jacques pour l'accompagner. En somme, ce ne sera rien !... Et maintenant mets-toi là et mangeons; je meurs de faim. ” Je m'attablai sans rien dire, mais j'avais le coeur serré et toutes les peines du monde à retenir mes larmes, en pensant que mon grand frère l'abbé était bien malade. Nous d names tristement en face l'un de l'autre, sans parler. M. Eyssette mangeait vite, buvait à grands coups, puis s'arrêtait subitement et songeait... Pour moi, immobile au bout de la table et comme frappé de stupeur, je me rappelais les belles histoires que l'abbé me contait lorsqu'il venait à la fabrique. Je le voyais retroussant bravement sa soutane pour franchir les bassins. Je me souvenais aussi du jour de sa première messe, où toute la famille assistait, comme il était beau lorsqu'il se tournait vers nous, les bras ouverts, disant Dominus vobiscum d'une voix si douce que Mme Eyssette en pleurait de joie !... Maintenant je me le figurais là-bas, couché, malade (oh ! bien malade; quelque chose me le disait), et ce qui redoublait mon chagrin de le savoir ainsi, c'est une voix que j'entendais me crier au fond du coeur : “ Dieu te punit, c'est ta faute! il fallait rentrer tout droit ! Il fallait ne pas mentir ! ” Et plein de cette effroyable pensée que Dieu, pour le punir, allait faire mourir son frère, le petit Chose se désespérait en lui-même, disant : “Jamais, non! jamais, je ne jouerai plus aux barres en sortant du collège. ” Le repas terminée, on alluma la lampe, et la veillée commen a. Sur la nappe, au milieu des débris du dessert, M. Eyssette avait posé ses gros livres de commerce et faisait ses comptes à haute voix. Finet, le chat des babarottes, miaulait tristement en r dant autour de la table... ; moi, j'avais ouvert la fenêtre et je m'y étais accoudé...

Il faisait nuit, l'air était lourd... On entendait les gens d'en bas rire et causer devant leurs portes, et les tambours du fort Loyassel battre dans le lointain...

J'étais là depuis quelques instants, pensant à des choses tristes et regardant vaguement dans la nuit, quand un violent coup de sonnette m'arracha de ma croisée brusquement. Je regardai mon père avec effroi, et je crus voir passer sur son visage le frisson d'angoisse et de terreur qui venait de m'envahir.

Ce coup de sonnette lui avait fait peur, à lui aussi.

“ On sonne ! me dit-il presque à voix basse.

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